connais parfaitement, dit-elle. J’ai vu jouer sa pièce que je trouve d’une indéniable beauté…
Robert s’inclina. — Mademoiselle…
— De plus, je viens d’avoir tout récemment une longue conversation à son sujet avec l’un de ses amis intimes.
Et Robert étonné l’interrogeant du regard, elle sourit.
— Il s’agit de Guy de Vriane… Je viens de l’engager pour remplir chez moi les fonctions de secrétaire général, qui lui étaient dévolues au Théâtre-Moderne, sous l’autre direction. À dire vrai, votre ami n’a pas l’air très travailleur ni très entendu, mais il possède énormément de relations, ce qui est quelque chose, et c’est un gentil garçon, ce qui est beaucoup. Pour tout avouer, ma mère tenait essentiellement à ce que je l’engageasse…
Elle s’arrêta avec un rire léger, et, s’adressant à Valentine de Mamers :
— Il faut bien faire plaisir à sa mère !… surtout lorsque celle-ci a pour sa fille le dévouement que me montre cette excellente Aïscha !…
Par espièglerie, la singulière fille se plaisait souvent à qualifier la comtesse par son prénom prétentieux et démodé qui avait le don de la faire se tordre.
Enchanté, Robert demanda :
— Alors ce bon Vriane ?…
Viviane continua :
— Il m’a certifié que vous étiez tout à fait désigné pour écrire la pièce dont je vais vous donner immédiatement le schéma… Je la voudrais pour faire mon ouverture du Théâtre-Moderne, dès septembre… C’est un drame très noir, très sanglant, qui se passe dans le pays de mon père, en Italie… Il s’y trouve un splendide et terrible. caractère de femme qui m’affole à représenter, ainsi