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Page:Pert - L Autel.djvu/280

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qui dormait paisiblement dans sa chaise longue roulante, tout au fond de la tente.

Il eut un geste insouciant et revint s’asseoir auprès de son amie, prenant la place naguère occupée par Suzanne.

— Vous trouvez ?… répondit-il distrait.

Puis, abordant aussitôt le sujet qui l’intéressait il dit :

— Comme vous avez été dure et sèche, pour moi, tout à l’heure !…

Mais madame Féraud restait préoccupée de Suzanne Castély.

— Voyons, Dolle, en toute vérité, dites-moi si vous êtes bien couvaincu que cette nouvelle opération lui sera utile ?…

Le jeune chirurgien fit un effort pour la suivre sur ce terrain.

— Pourquoi pas ? fit-il, visiblement ailleurs. Il paraît évident que l’un des ovaires est lésé… Son ablation radicale peut faire cesser tous les accidents dont notre amie se plaint…

Henriette s’écria avec vivacité :

— Ah ! il y a lésion, vous l’avouez enfin !… Et cette lésion, qu’est-ce qui l’a causée, sinon votre cruelle, votre abominable et criminelle intervention !…

Julien fit un geste d’impatience et répondit avec sécheresse :

— Vous êtes complètement dans l’erreur. Ce dont souffre actuellement Suzanne n’a aucun rapport avec la petite opération qu’elle a subie…

Henriette protesta avec indignation.

— Comment osez-vous me dire une chose pareille !… à moi qui vis près d’elle, à moi qui ai suivi pas à pas les phases croissantes du détraquement intérieur de cette malheureuse petite créature !… Je ne suis pas savante, j’ignore la plupart des termes techniques qui vous sont