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Page:Pert - L Autel.djvu/325

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— Qui sont ?

— Qu’une toute gracieuse sociétaire de la rue Richelieu est folle de votre œuvre et qu’elle se fait une fête de remplir le rôle principal.

Robert fit un geste.

— Je ne puis vous empêcher de mettre dans votre article ce que vous jugerez bon, mais j’insiste sur ceci que je ne vous ai point confié ces détails… j’ai horreur des indiscrétions, et je serais désolé que l’on pût m’en croire coupable en cette occurrence.

— Pas de collaborateur ?

L’écrivain chercha ses mots, hésitant imperceptiblement.

— Non. C’est-à-dire que, par hasard, je me suis rencontré, dans le choix d’un sujet, avec un romancier de mes amis… Son livre présentait une réelle analogie avec mon drame. Nous en avons causé, et, ma foi, comme il est convenu que son roman paraîtra en librairie en même temps que ma pièce sera jouée, il est probable que, par bonne confraternité, et pour que l’on ne nous accuse de plagiat ni l’un ni l’autre, nous signerons ensemble livre et pièce.

Il triait avec circonspection dans sa pensée, qui lui présentait les faits réels quelque peu différents de son explication.

C’était véritablement une pièce toute faite et que Robert avait à peine retouchée, de façon négligeable, que lui avait apportée un garçon de talent, sans relations, en pleine lutte anxieuse pour arriver, comme l’était naguère Castély.

Et l’auteur dramatique, maître à présent de la situation, avait tout naturellement écorché le nouveau venu comme on l’avait naguère écorché lui-même.