suel, te forcer à un simulacre de passion intéressée !… te vendre la gloire qu’elle te procure !…
Très pâle, les traits tirés, Castély s’écria avec violence :
— En voilà assez !… Tu as raison, divorçons !… Après que tu as articulé de telles paroles, nous ne pouvons plus que nous séparer pour ne plus nous revoir !… Je ne me donnerai même pas la peine de discuter tes divagations… Il suffit qu’elles aient occupé un instant la pensée pour que tout doive être rompu à jamais entre nous. Va, je ne te retiens plus… Tout ce que je te demande, tout ce que j’exige, c’est qu’aucun scandale n’atteigne une femme dont tu ne saurais comprendre le caractère ni le charme… qui a été pour moi une amie sûre et dévouée, une femme que j’aime sincèrement pour ses rares qualités…
Suzanne l’interrompit avec amertume :
— Sois tranquille !… Je ne veux point ébranler ta belle situation !… Je désire la paix, m’écarter de ta vie… non point briser celle que tu t’es faite et qui te contente ! — Si même tu préfères que la loi n’intervienne point entre nous, peu m’importe… Tout ce que je réclame de toi, c’est de me laisser partir immédiatement… Le peu, de bien que je possède suffira pour me faire vivre…
Il jeta, cassant :
— Ah ! non, non !… Si nous devons nous séparer, le fait sera public, définitif et radical !… Je ne veux pas d’une existence indéterminée, aux chaines dénouées et et non rompues !… Nous divorcerons légalement !
— Et puis, ajouta Suzanne avec un sourire déchiré, qui sait si, divorcé, tu ne rencontreras pas un nouveau mariage avantageux !… Toutes les étapes de ta carrière doivent être marquées par le sacrifice d’un cœur de