Page:Pert - L Autel.djvu/42

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mondain et d’agent de la sûreté. On le connaissait depuis quinze ans à Paris, bien que fréquemment il fit de longues absences qu’il expliquait par les tournées dramatiques qu’il organisait en province et à l’étranger. Ses amis prétendaient que Mazas était parfois le principal but du voyage. Dans le « Tout-Paris », il s’intitulait directeur de théâtre, et l’était parfois, mais rarement de façon durable, par suite de combinaisons compliquées, plus ou moins fructueuses, qui l’élevaient momentané- ment à cette fonction.

Mady prit sa défense mollement.

— Je n’ai jamais eu à m’en plaindre… Après tout, il tient ses engagements.

— Envers ses complices, c’est possible ; mais envers ses dupes ?

Elle eut un geste colère.

— Eh ! il n’y a plus de dupes !… Chacun tire à soi la couverture !…

— Pourtant, le « numéro trois » ?

Elle répliqua avec vivacité :

— Eh bien quoi ?… Que lui fera-t-on ?

Robert ricana.

— Rien, sans doute… que de le détester de quelques billets de mille.

— Et après ? puisqu’il en aura pour son argent !…

— Oh ! sans doute, si vous êtes le principal enjeu !…

Ces répliques avaient été jetées rapidement de part et d’autre, avec une nervosité extrême du côté de Mady, une colère de celui de Robert.

Elle poussa une exclamation.

— Oh ! Castély !

Il revint à sa correction habituelle.

— Je vous demande pardon… Je suis si énervé aujourd’hui !…