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Page:Pert - L Autel.djvu/45

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— Lui aussi ! Je croyais qu’il laissait à d’autres le métier de rabattre du gibier pour votre ami.

Elle se rebella sérieusement.

Vous êtes injuste, à la fin !… Je vous affirme que cette fois, l’affaire est tout à fait loyale !… J’enregistre « cette fois ! » interrompit le jeune homme.

Elle continua sans l’entendre : Guy a fait la connaissance de ce La Boustière chez sa maîtresse.

— Il a donc des maîtresses, ce poète chrétien ?

— Mais non… la maîtresse de Guy… Celle dont le mari est commissionnaire en vins. Quoique ne s’étant jamais occupé de son champagne, M. La Boustière a cultivé les relations qu’il lui procurait à Paris, chez ses fournisseurs et ses clients. C’est ainsi qu’il est allé chez les Wolf… Naturellement, Guy lui a été présenté… Un couriériste théâtral, veine !… Il s’est épanché, il a conté ses efforts, ses déboires, son ardent désir de voir surgir de l’ombre la « Résurrection du Christ ! »

— Rien que cela !

— Parfaitement ! — Alors, après l’avoir fait un peu marcher, par blague, Guy a, tout à coup, songé à moi, à vous… Il a pensé que La Boustière étant riche, féru de théâtre, il pourrait commanditer une entreprise… et Lombez était tout indiqué pour faire prendre corps à cette idée. C’est à quoi l’on travaille depuis une quinzaine…

Robert réfléchissait, frappé d’une pensée.

— Je ne comprends pas !… Guy a déjeuné avec nous ce matin, et il ne m’a parlé de rien.

— Dame, mon cher, vous effrayez un peu vos amis… Tenez, si vous voulez que je vous le dise, c’est moi qui ai défendu à Guy de vous prévenir avant que l’affaire fût certaine…