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Page:Pert - L Autel.djvu/66

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III

Lorsque, le soir convenu, la vibration subite de la sonnerie électrique frissonna, inquiétante, menaçante dans le silence de l’appartement, — on l’entendit du salon où Suzanne et Robert attendaient, de plus en plus bouleversés à mesure que l’heure avançait, car ils avaient exprès laissé la porte de l’antichambre ouverte, — Castély se leva précipitamment pour aller ouvrir au docteur Julien Dolle : l’on avait intentionnellement envoyé la domestique se coucher.

Malgré qu’il fût prévenu de la présence nécessaire d’une aide, une étudiante en médecine russe qui était interne dans une clinique gynécologique, et pour laquelle Dolle avait la plus grande estime, Robert eut un léger recul en apercevant cette longue créature dégingandée, aux traits kalmoucks informes, au visage intelligent, dur et repoussant.

Julien Dolle la présenta brièvement :

— Sacha Ouloff… Tu sais…

Robert s’inclina ; et l’émotion lui coupant la voix, laissa écraser sa main dans le vigoureux shake-hands