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Page:Pert - L Autel.djvu/97

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riaient et causaient haut une quinzaine de faces pâles et grimaçantes ainsi que de femmes aux coiffures et aux vêtements extraordinaires — cabots faméliques en quête d’engagements.

— Attention ! murmura Guy de Vriane.

Et, enfonçant son chapeau sur ses yeux, il traversa précipitamment la chambre, bousculant tous et toutes sur son passage, afin de parvenir à la porte de son cabinet sans être arrêté.

Mais il avait été reconnu. Une clameur suppliante et impérieuse s’éleva ; un remous tassa les assistants sur ses talons. Pendant qu’il ouvrait en hâte la porte avec son passe-partout, des mains agrippèrent ses vêtements.

— Monsieur de Vriane, recevez-moi. J’attends depuis deux heures ! assurait une ingénue.

— Mon petit Guy, tu n’es qu’une rosse si tu ne me fais pas entrer ! déclara une jolie rousse grasse, chapeautée de vert.

— Mon cher Vriane !…

— Mon bon ami !…

— Monsieur le secrétaire général !…

Guy secoua toutes ces étreintes et poussa Robert dans son cabinet.

— Oui, oui, tout à l’heure.

Et, la porte refermée à clef sur les protestations bruyantes de cette multitude déçue, il ronchonna :

— C’est idiot à Lombez de me coller dans cette pièce où il n’y a qu’une issue pour y arriver du dehors !…

Très petit, le cabinet, vivement éclairé par trois papillons de gaz, avait ses murs de plâtre à moitié dissimulés sous de grandes affiches aux couleurs voyantes. Un gros chat blanc et noir occupait l’unique chaise. Assise sur un coin de la table couverte de papiers en désordre,