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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/102

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— Rhabille-toi bien vite, conseilla le peintre.

Elle obéit sans mot dire, et revint, ayant pris un temps assez long pour se revêtir.

Jacques fumait, paresseusement étendu sur la chaise longue.

— Tu n’as pas eu froid ?

Elle s’assit, bien sage, auprès de lui.

— Si, un peu.

Il se recula.

— Mets-toi là… et attends.

Il attira une peau de vison, et en couvrit la fillette étendue.

— Ne bouge pas. Tout à l’heure, tu auras chaud.

Mais, d’un geste souple, elle se coula contre lui, et appuya sa tête sur l’épaule du jeune homme.

— Je suis fatiguée.

— Dors.

— Je n’ai pas sommeil… Mais je voudrais rester comme cela, très longtemps, sans que tu remues, et sans que tu parles…

Jacques rit.

— Tu me permets de fumer ?

Elle s’interrogea, indécise.

— Oui…

Puis, plus affirmative :

— Oui, parce que le tabac, cela grise…

Il ne répondit pas. Des minutes muettes s’écoulèrent. Jacques avait passé son bras sous la taille de l’enfant, et, de sa main droite libre, il rallumait cigarettes sur cigarettes, le regard perdu, envolé dans une songerie inconnue, tandis que Cady, les paupières demi-closes, guettait furtivement, avec insistance, le visage du jeune homme, essayant de suivre ses pensées et de démêler ses sensations.

Mlle Lavernière les trouva dans la salle à manger, attablés devant un goûter. Cady dévorait, très en verve, très excitée, racontant des histoires fantaisistes avec des cascades de rire aigu.