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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/124

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Darquet, qui avait dévisagé avec une surprise admirative la compagne de son ami, n’y tint plus.

— Attendez-moi, je vais serrer la main de Draven ; j’ai précisément quelque chose d’urgent à lui communiquer.

À peine était-il éloigné que Cady apostropha son institutrice à voix basse :

— Eh bien, un peu de plus c’était la gaffe !…

Mlle Lavernière fit un geste confus et vexé

— Que voulez-vous, je n’ai pas l’habitude de tous ces mensonges.

Cady lui lança un regard chargé d’obscurs ressentiments.

— Bah ! plus vous irez, et mieux vous saurez mentir… et sans que cela vous coûte, allez !…

Puis, gâchant sa crêpe, et abandonnant sa tasse de thé à demi pleine :

Tout ça, c’est détestable et je m’ennuie ! dit-elle d’un ton crispé. Allons-nous-en… Au thé Duphot, c’est moins snob et plus amusant.

Elle se levait déjà, remontant sa pelisse sur ses épaules.

— Mais, ma chérie, objecta Mlle Armande, nous ne pouvons pas partir sans votre père.

— Vraiment !… Eh bien, vous allez voir cela !

Elle fit signe à un garçon.

— Vous direz au gros monsieur, quand il redescendra qu’il nous retrouvera au thé Duphot…

Le domestique s’inclina.

— Bien, mademoiselle.

Et auprès de la porte, le larbin ajouta avec un accent de regret pénétré :

— Alors, mademoiselle s’ennuie chez nous ?

— Tu parles, mon vieux !…

Et elle s’enfourna dans l’alvéole de la porte tournante, en entraînant son institutrice avec elle.

Mlle Armande protesta, indignée :

— Dieu, comme vous vous tenez mal !… -