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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/153

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une femme doit prendre de la peine. Mais avouez, parrain, que se donner un pareil turbin pour un seul homme, pour son légitime seulement… ça serait rudement de la foutaise !…


XVI

Comme Mlle Armande et Cady sortaient du Métro, à la station de la Porte-Maillot, la fillette, qui avait décidé de commencer la journée par une visite au Jardin d’Acclimatation, où il y avait une attraction — trois cents Africains et leurs animaux domestiques — pressa subitement le bras de son institutrice en murmurant :

— Regardez ce joli garçon ; ce qu’il a tiqué sur nous !…

Remontant l’avenue, un jeune homme s’était, en effet, arrêté, frappé par la joliesse excitante du petit visage ardent de Cady, qui émergeait de l’escalier aux vitrages glauques.

De taille moyenne, un peu replet, mais pourtant l’allure aisée et vive sous le pardessus cambré, le blondin montrait toutes les caractéristiques du mondain sportif et de l’officier de cavalerie qu’il était.

Son teint était frais, avec, par places déjà, la couperose commençante des militaires. Ses lèvres charnues annonçaient le sensuel, comme ses yeux bleus à fleur de tête, sans éclat, sous le front blanc légèrement dégarni, révélaient l’anti-intellectuel.

Machinalement, sans projet défini, il avait rebroussé chemin et suivait d’un pas indécis les deux jeunes filles, peu à peu refroidi par un examen plus attentif de Cady, qui lui découvrait une enfant où il avait cru d’abord apercevoir une femme.