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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/173

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Cady cria, déguisant sa voix, d’un accent enroué :

— Service Darquet.

Et elle gagna le petit escalier desservant les cuisines et le sixième, faiblement éclairé par du gaz en veilleuse qui brûlait toute la nuit pour les rentrées tardives des domestiques.

Sur le palier, elle recula devant un petit corps blotti devant la porte.

Mlle Armande tremblait de peur.

— Un homme !

Cady jeta énervée :

— Hé non ! un gosse, tout au plus !…

Puis, penchée, elle eut un cri de surprise et de tendresse angoissée :

— Georges ! mon petit Georges !

L’enfant, réveillé, se releva.

— Enfin, Cady, te voilà !

Elle le saisit, ouvrit la porte et le poussa dans l’appartement.

— Que fais-tu là ? Qu’est-il arrivé ? questionna-t-elle avec inquiétude.

Ils pénétraient dans la chambre de Cady, suivis par Mlle Armande, qui renonçait à s’étonner.

Le petit gémit plaintivement, des larmes jaillissaient de ses beaux yeux bleus, des sanglots entrecoupant sa voix au ressouvenir des chagrins récents.

— Oh ! Cady !… Ce matin, ils n’ont pas voulu m’emmener, je suis resté tout seul. Paulette m’a enfermé dans le cabinet de toilette de maman et elle est partie aussi… Alors, j’ai pleuré, j’ai crié, j’ai tout cassé sur la toilette… et puis, j’ai brisé la vitre de la porte, et j’ai pu ouvrir… Je suis venu t’appeler, mais tu étais partie… J’ai bu une bouteille de champagne et j’ai dormi dans le lit de maman, qui n’était pas fait. Quand je me suis réveillé, il faisait noir et j’ai eu peur… J’ai essayé encore de t’appeler et je suis venu à la porte de service… les domestiques s’en