gagnait la mère, malgré son optimisme obstiné.
— Ma fille ! Qu’est-ce qu’a ma fille ?
L’Anglaise approcha en chancelant, répétant stupidement :
— Rien, madame.
— Rien ? s’écria Noémi impétueusement. Alors, pourquoi est-elle couchée. Comme elle est rouge ! Baby, regarde-moi !… réponds-moi… Mais elle ne m’entend pas !…
Et saisissant l’Anglaise par le bras, elle la secoua rudement :
— Parlerez-vous à la fin ? Qu’est-il arrivé à ma fille ?
Cady fit un pas en avant, le courage revenu, lançant d’une voix déterminée :
— Je vous l’ai dit, maman !… Miss était saoule !… Elle a mis Baby dans une baignoire d’eau glacée !… Elle l’a attachée et l’y a laissée très longtemps. C’est moi qui ai coupé les cordes et tiré Baby ! Elle était toute verte et ne parlait plus !
Mme Darquet jeta violemment :
— Qu’est-ce que cette histoire absurde, miss ?
L’Anglaise protesta.
— Ce n’est pas vrai, madame !… Je ne sais ce qu’a miss Cady contre moi !… J’ai baigné Baby comme d’habitude, pour sa propreté…
— Dans de l’eau froide ?
L’autre détourna ses yeux encore troubles, niant avec véhémence.
— Non, non, chaude !… Et puis, après, Baby a été toute drôle… et je l’ai couchée… J’allais lui donner de la tisane… peut-être qu’elle a pris le rhume…
— Vous mentez ! cria Cady révoltée. Ce n’est pas vous qui l’avez couchée, c’est Clémence ! Baby était évanouie… Vous étiez tombée par terre ! Vous étiez saoule !…
Mme Darquet tressauta, abominablement choquée.