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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/234

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— On vient !

Georges devint pâle, niant obstinément, bien que sans conviction :

— Mais non !… C’est dehors, le bruit !…

Cady s’empara nerveusement de la main de son ami qu’elle froissa entre ses doigts.

— On vient !… Tu entends bien, voyons ? On a ouvert la porte !… On parle !…

Cette fois, Georges ne contredit plus et courut tourner le commutateur de l’électricité.

Dans les ténèbres, l’émoi de la fillette s’exagéra.

— Je veux m’en aller ! fit-elle d’une voix sourde, éperdue.

Beaucoup moins troublé, le petit garçon la saisit aux poignets.

— Bouge pas !… Fais pas de musique !… Y a pas moyen de s’en aller, tu sais bien !…

En effet, dans le petit appartement de la demi-mondaine, le cabinet était sans autre issue que celle de la chambre à coucher qui, elle-même, était commandée par le salon.

Georges prêtait l’oreille.

— C’est maman… et le type, fit-il d’une voix imperceptible.

Par la porte entr’ouverte, l’on entendait le murmure d’une voix de femme plaintive et dolente, ainsi qu’une autre voix basse, passablement avinée.

Il y eut un remue-ménage, de légères plaintes, des exclamations d’impatience, scandées par des rires imbéciles d’homme dont la raison est sombrée.

Georges écoutait attentif.

— Il y a quelque chose qui ne va pas, murmura-t-il à l’oreille de Cady. Sûr, maman à été malade… C’est pour ça qu’ils ont arrêté leur voyage et rappliqué…

Cady ne soufflait plus mot, toute glacée par l’effroi d’être découverte.