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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/244

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— Eh bien, cher ange, glissa-t-elle bas au jeune magistrat. À quand le mariage ?

Renaudin sourit à ses mines, sans saisir le sens de sa question.

— Avec qui ?… Avec toi ?

Cady haussa les épaules.

— Fais donc le malin !… Avec mademoiselle-madame, là-bas !…

Et, d’un clin d’œil furtif, elle désignait Fernande, que, tout bas, sa mère admonestait vertement pour son manque de vivacité pendant le bridge et ses fautes impardonnables à un jeu où Renaudin était de première force et paraissait se complaire.

Cette fois, le jeune homme dut comprendre.

— Oh ! tu crois ? fit-il frappé par mille ressouvenirs de petits faits.

— Pardi !…

Il rit de bon cœur.

— Oh ! bien, tu sais !

Elle l’examinait curieusement.

— Oui, j’imagine que toi, tu n’es pas pour les divorcées.

Il fit la grimace.

— En effet.

Elle poursuivit, péremptoire et sérieuse :

— Toi, tu épouseras une jeune fille… très jeune… beaucoup plus jeune que toi, avec qui tu seras content de faire le papa.

Il haussa les épaules avec un certain embarras :

— Tu dis des bêtises, Cady !

Elle partit d’un éclat de rire clair.

— Veux-tu que je te dise ?… Eh bien, c’est toi qui en feras, des bêtises… Au moins une… Tu m’épouseras, quand je serai sortie de nourrice !… Tu ne penses qu’à ça…

— Cady, tu passes les bornes !… Tu es vraiment trop mal élevée !…

Et, réellement furieux, il tourna le dos à la ter-