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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/248

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rabattirent ses bras instinctivement levés en une défense.

— Pas de musique, nom de Dieu ! souffla une voix qu’elle reconnut.

— C’est vous, voleur, assassin ! s’écria-t-elle avec une prescience du drame que, néanmoins, elle n’imaginait point clairement.

La lumière se rapprochait. Cady aperçut Georges qui portait une lampe électrique. Elle vit que Paul qui la maintenait fortement était sans veston ni gilet, les manches de sa chemise mauve relevées jusqu’au coude. Il n’avait que des chaussettes aux pieds.

Il la repoussait dans sa chambre.

— Vous allez vous taire, sale moucheron ? fit-il d’un accent de colère. Ou bien, on vous fera votre affaire !

Georges s’élança, tout pâle.

— Ne lui fais pas de mal, cochon !

Le jeune homme ricana.

— On ne lui fera rien si elle reste bouche cousue !…

Le petit garçon affirma vivement :

— Elle ne dira rien !… Cady, jure que tu ne diras rien ?

Paul enleva la fillette, l’étendit sur son lit, et rapidement, il l’attacha avec une corde prise dans la poche de son pantalon.

Anéantie, elle n’opposait aucune résistance, ses yeux allant de Georges au jeune homme, son cerveau reconstituant presque à l’insu de sa volonté, la genèse de cette scène.

Évidemment, Georges, mis au courant par elle du départ des Darquet, connaissant l’appartement, sachant la quantité considérable de bijoux que possédait Noémi, avait renseigné l’ami de sa mère… À la nuit close, ils s’étaient introduits par l’escalier de service… Les serrures n’étaient pas pour les embarrasser…

Mais Mlle Lavernière ?… Sans doute, la malheu-