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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/257

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homme, lui donna une bourrade sournoise. Il pinça les lèvres pour dissimuler un sourire.

Je l’ai vue, oui, madame, mais de très loin.

Il fallait aller la retrouver !… Vous lui auriez fait tant de plaisir !… Précisément, elle me disait ce matin qu’elle serait si heureuse de visiter le Salon en votre compagnie.

Renaudin salua respectueusement, et répondit avec une nuance d’ironie qui passa inaperçue de la veuve, mais que Mme Darquet remarqua :

Je suis extrêmement flatté, madame, mais, Mme votre fille est en bien meilleures mains avec Laumière, qui est artiste. Moi, je ne suis qu’un amateur… un ignorant. Noémi coupa avec irritation les protestations louangeuses où son amie allait s’embourber. Pas de fausse modestie, Renaudin. Vous êtes un connaisseur en peinture et une véritable encyclopédie pour tout ce qui touche aux artistes… Venez avec nous et servez-nous de guide, puisque Laumière nous délaisse !… Allons, Cady, marche devant… Et vous, chère amie, accompagnez-nous.

Mme Durand se récusa avec vivacité.

— Chère madame, voulez-vous me permettre d’aller chercher ma fille ?… Elle sera charmée de vous voir, et nous vous rejoindrons dans dix minutes.

Mme Darquet jeta un coup d’œil sur le jeune juge qui demeurait impassible.

— Bien, allez… Nous suivons les salles de gauche. Mais, lorsque la veuve eut disparu, de toute la vitesse que lui permettait son extrême corpulence, Noémi Darquet s’arrêta au seuil de la première salle.

— Dites-moi, Renaudin… Je me sens extraordinairement lasse… Voulez-vous que nous allions prendre une tasse de thé en bas ?

Le jeune homme s’inclina.

— À vos ordres.