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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/57

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fait ignorantes du flirt que, j’espère bien, elles éviteront, même à l’âge où il deviendrait normal.

Jacques flattait de la main la joue de Cady frémissante, ses yeux chargés de colère fixés sur Deber.

— Ah oui ! tes nièces, fit-il négligemment. Elles sont gentilles, mais pas suggestives le moins du monde.

— Ma sœur serait enchantée de ton appréciation ! riposta Maurice.

Maintenant, la main du peintre palpait le torse libre de la fillette.

— Si tu sentais comme ce petit cœur bat d’indignation et de fureur en ouïssant tes paroles peu galantes, tu serais honteux ! s’écria-t-il en riant.

Cady se dressa, les yeux étincelants, affectant un suprême dédain. Et, à voix basse, elle glissa à l’oreille de Jacques :

— Moi ?… Qu’est-ce que tu veux que cela me fasse ce que dit ce vieux monsieur grognon, chauve, barbu et mal habillé ?…

Jacques éclata de rire et Deber lui-même sourit, car elle avait parlé avec une adresse merveilleuse : assez distinctement pour être parfaitement entendue de Maurice, et, néanmoins, assez bas pour n’être point accusée d’impolitesse flagrante.

Le colonial s’inclina.

— Mademoiselle, vous êtes un jeune monstre, je ne m’en dédis pas… Mais je comprends la séduction que vous exercez et si je devais rester dans votre voisinage, il est probable que j’en arriverais, moi aussi, à vous trouver adorable.

Comme Cady ne désarmait pas, toujours irritée et palpitante, Jacques prit sur le bureau un objet singulier, sorte de pierre grisâtre, de forme irrégulière.

— Regarde bien ceci.

— C’est très laid ! déclara Cady méprisante.

Jacques reprit avec emphase :

— Eh bien, mon enfant, c’est le cas de comparer