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Alice,
ou la fille laide amoureuse.
Lorsque celle-ci s’ouvrit à moi brusquement, j’attendais depuis longtemps sa confidence, retardée par un seul sentiment d’amour-propre.
— Puis-je l’épouser ? me demanda-t-elle ardemment. Telle que je suis, laide désespérément, avertie de ma disgrâce, sachant que, beau comme il est, il feint l’empressement, tenté par ma seule fortune… Puis-je l’épouser ?…
Je répondis avec fermeté :
— Oui, car tu l’aimes.
Elle tressaillit, ferma les yeux ; une expression de volupté inouïe imprégna ses traits lourds et mal ébauchés.
— C’est vrai, avoua-t-elle avec une honte et un orgueil.
Puis, angoissée, elle m’interrogea :