Aller au contenu

Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à ma fortune, elle est engagée en des affaires que la guerre du Transvaal a rendu périlleuses ; pourtant j’ai bon espoir de la conserver intacte… Cette liaison… c’est exact… cette femme, je ne pouvais l’épouser, elle était mariée… elle est morte depuis deux ans… Mon fils a neuf ans ; il est reconnu sous mon nom… mère inconnue… afin d’éviter qu’il portât le nom du mari de ma maîtresse…

J’étais atterrée. Et cependant, malgré tout, ma sympathie involontaire allait à cet homme qui n’avait pas un instant songé à un mensonge pour se défendre, bien qu’il envisageât tout le danger de la franchise. J’avais senti vibrer en lui un cœur, une âme. Je regrettai qu’il n’eût pas parlé devant Lucie qui, je le pensais du moins, eût sans doute ressenti la même impression que moi.

Je revins à elle et, à sa question anxieuse, je ne pus répondre que par l’affirmative. Oui, la lettre n’a menti sur aucun des points…