Aller au contenu

Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’hiver qui allait bientôt poindre, sa fille aînée, que j’emmènerais passer l’hiver dans le midi, en mon ermitage de Saint-Cassidien, — à moins que, bien entendu, Lucie ne voulût venir elle-même m’y trouver avec ses deux fillettes.

Son visage s’éclaira ; je vis luire sur ses traits fatigués une gratitude, un contentement infinis.

— Écoutez, fit-elle, votre proposition est tellement inattendue, tellement inouïe de bonté, que je ne peux pas y répondre tout de suite comme elle le mériterait. — Quitter mon mari ? Non, je ne le peux pas, vous ne savez pas ce qu’il est… c’est un enfant pour moi plus qu’un mari… il ne supporterait pas mon absence… Mais comment oser vous imposer la charge d’une enfant difficile, délicate, d’un caractère ombrageux, inégal… il me semble que je mourrais d’inquiétude et de chagrin si je m’en séparais !… Et pourtant, je me dis avec angoisse que je vais peut-être