ses doigts craintifs, elle caressa doucement la soie. Enfin elle me demanda :
— Pourquoi avez-vous mis votre couvre-pied sur mon lit ?
— Parce que tu avais froid,
— Et vous ?
— Moi, je ne suis pas un petit poulet comme toi ; je n’ai pas besoin d’être si couverte.
Elle hésita longuement ; et, prenant son courage à deux mains, sa voix tremblant un peu :
— Voulez-vous me le laisser… toujours ?
— Si tu veux, mon petit chat.
De ce jour, la conquête fut faite. Édith se montra transformée, douce, tendre, confiante, avec une nuance d’adoration à mon égard qui ne fit que grandir par la suite.
Bref, six mois plus tard, lorsque je reconduisis l’enfant à ses parents, c’était chez elle une métamorphose physique et morale. — Hélas ! cet effort pour l’arracher à sa destinée devait être inutile…