l’habitude de corser ses désirs un peu émoussés en courtisant l’une et l’autre, juste assez pour revenir à sa femme tout à fait empressé.
Un jour, je le vis arriver seul chez moi, avec cet air penaud, fat et mystérieux d’un homme qui se prépare à raconter une galante aventure.
— Je viens vous demander conseil, car je suis cruellement embarrassé…
Je l’interrompis.
— Si vous avez réellement, sérieusement regret de ce que vous avez fait, dis-je, cachez-le soigneusement à Élisabeth. Si, au contraire, vous y avez pris goût, avouez-lui tout immédiatement… peu importe le chagrin qu’elle éprouvera… C’est le seul moyen de vous enrayer…
Il sourit, un peu déconcerté.
— Alors, puisque vous avez deviné, il ne me reste plus rien à vous dire…
— Pardon, les détails… C’est là ce qui me renseignera sur l’état de votre cœur…