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Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/313

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jeunes arrivistes développées sans contrainte, la brutalité de leur pensée, la trivialité de leurs termes, le cynisme tranquille avec lequel ils envisageaient la vie, l’amour, la femme, la famille, la société, bouleversèrent profondément la jeune femme. C’était le renversement de tout ce qu’elle avait appris à respecter, la négation du fond et de la surface de tout ce qu’elle regardait comme le bien, le naturel, l’infranchissable. C’était pour elle la révélation d’un monde inconnu, troublant, aux effrayantes profondeurs ténébreuses qui lui paraissait la menacer.

Ceux parmi lesquels on l’avait jetée n’étaient cependant ni des monstres, ni des gredins, ni des exceptions. C’étaient des jeunes gens ordinaires ; mais Renée les apercevait tels qu’ils se montrent entre eux, dépouillés du masque que l’homme prend dans la famille, le monde, devant la femme honnête, mère, sœur ou épouse. Ces visages et ces âmes nues la terrifièrent, la révoltèrent.