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Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/35

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tant, je ne puis me vaincre… Tout me plaît en lui, sauf… ses mains…

— Je me récriai.

— Ses mains ?…

Elle parla dès lors avec volubilité.

— Oui, ses mains !… Les avez-vous remarquées ?… Elles sont épouvantables !… longues, larges, avec des os saillants, des jointures énormes, des muscles apparents, tendus comme des cordes… et le pouce !… Oh ! ce pouce désarticulé qui, lorsqu’il parle et gesticule, se dresse, se tord, menace !… — Et, si c’était un autre homme, un ingénieur, un militaire, un commerçant, ce serait indifférent, mais un médecin, un chirurgien !… Ses mains évoquent en moi tout le répugnant, tout l’odieux de son métier !… Ce ne sont pas des mains, ce sont des instruments… Je vois ces horribles pinces retournant des cadavres, fouillant dans les chairs, pressant des abcès… Agiles, adroites malgré leur force, elles me font peur, elles m’inspirent