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Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/359

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secrète, prévoyant quelle tempête elle déchaînerait si elle avouait sa vocation, et quelles railleries, quels impitoyables sarcasmes pleuvraient sur elle.

Du reste, elle se désolait de voir que, dans ces conditions, elle ne faisait guère de pro- grès et que, ce qu’elle jugeait — avec une certaine raison — des trésors, demeurerait éternellement enfoui, informe, inutilisé entre ses mains.

Elle décida que le mariage seul permettrait à sa vocation de prendre un essor. Encore fallait-il que le mari, non seulement permit à sa femme d’écrire, mais aussi fût apte à corriger ses essais.

Elle me connaissait de longue date. Elle vint à moi, me fit lire plusieurs de ses manuscrits et me dit :

— Marraine, trouvez-moi un mari qui soit également pour moi un collaborateur.

Je hochai la tête.

— Ma petite, il me serait plus aisé de te