Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/415

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C’est assez subtil… Il est évident que je ne lui crie pas : « Ô quel génie !… Ô quelle intelligence ! » Si bête qu’il soit, il verrait l’ironie… Je fais plutôt ressortir pour lui-même sa supériorité par opposition avec le caractère que je me donne… avec mes désirs puérils, fantasques, mes sautes d’humeur, mon manque de logique voulu, mes caprices systématiques… Je l’ai amené à dire sincèrement : « Il est inutile de raisonner avec ma femme… elle ne comprend ni ceci, ni cela. » Il va de soi qu’en même temps qu’il constate ceci il ajoute : « Donc, puisque moi je raisonne, je palpe, la nécessité, la valeur de choses, devant lesquelles elle demeure inconsciente, c’est qu’elle m’est infiniment inférieure… » Son amour, son asservissement dont il n’a pas idée me sont assurés par cette conviction. Je flatte sa vanité… Quand il me regarde, il se mire complaisamment en moi… il s’y voit grand, majestueux, superbe ; il jouit divinement de