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Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/45

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Ce qui la torturait c’était l’évocation des malades, des maladies, des opérations par des faits à côté, insignifiants, imperceptibles pour d’autres que pour elle.

Elle m’avoua avoir été malade toute une journée pour, à déjeuner, avoir aperçu sur la manchette blanche de son mari, une toute petite gouttelette sanguinolente…

Perpétuellement, malgré elle, elle examinait le docteur, l’étudiait, le flairait, poursuivie par la vision des hideurs qu’il avait frôlées, palpées naguère, dont il lui semblait imprégné.

Elle refusait obstinément de servir à table des têtes de veau, des cervelles, dont son mari était friand. Elle proscrivait tout ce qui rappelait la chair, le sang, le dépeçage d’êtres vivants ; la viande peu cuite lui donnait d’abominables nausées ; elle ne se nourrissait guère que de légumes.

Néanmoins elle rendait justice à la bonté, au loyal caractère de cet homme que faisait