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Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/543

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que je devinais presque tout avant qu’on me l’avouât.

Pourtant, la cause du désespoir de ma petite amie différait par le détail de ce que j’avais présumé.

À présent, elle parlait d’abondance, soulageant son pauvre cœur gonflé et ulcéré.

Elle me dit d’abord sa longue lutte contre la haine irraisonnée, maladive, que son mari lui avait inspirée dès le début de leur mariage, invinciblement, et avec une intensité qu’à l’heure qu’il était elle ne pouvait plus comprendre ni expliquer.

Tous les actes de cet homme, même les choses les plus insignifiantes, les gestes les plus ordinaires, lui devenaient odieux, l’horripilaient, parce que c’était lui qui les accomplissait.

Dès qu’il manifestait un goût, exprimait un désir, une nausée s’emparait d’elle, un besoin de résistance, de refus obstiné la faisait se raidir. Elle n’y cédait pas ; elle se morigé-