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Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/559

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Je haussai les épaules malgré moi.

— Parce que tu es imbue d’une foule de préjugés et que, comme tant d’individus, tu n’essaies jamais de te former une opinion toute seule… Voyons, isole-toi moralement, examine-toi et juge par toi-même…

Elle m’interrompit, dans un élan :

— Ah ! si je pouvais prendre un parti toute seule, serais-je venue vous trouver ?… Conseillez-moi, je vous obéirai, j’ai tant confiance en vous !…

— Non, ce n’est pas ainsi que je l’entends !… Je ne dois rien t’ordonner… Tout ce que je puis faire, c’est de te donner mon opinion et d’essayer de t’éclairer sur tes propres sentiments… D’abord, dis-moi si je ne me trompe pas… Il me semble que l’énervement que te causait ton mari a cessé… qu’il ne te répugne plus, qu’enfin tu n’es pas loin de l’aimer…

Pensive, la tête baissée, elle murmura :

— L’aimer… oh ! non… je crois que jamais