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Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/577

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Et le lendemain, le surlendemain, cette intoxication continuait, s’affirmait, se répandait en elle. Huit jours plus tard, elle se présentait chez lui. Il la reçut comme il recevait toutes les étrangères qui venaient à lui, pourvu qu’on les annonçât suffisamment jeunes et jolies. La carte que Madeleine lui avait fait remettre ne lui apprenait rien, car il ignorait le nom du mari de cette jeune fille, qu’il n’avait pourtant pas oubliée, parce qu’il avait été piqué de sa belle tranquillité invulnérable.

C’avait été entre eux une scène un peu étrange. Tout de suite, il l’avait devinée subjuguée. Et, chose bizarre, le cœur sec, le vaniteux qu’il était s’était attendri devant l’aberration soudaine de cette jeune femme jusqu’alors irréprochable, honnête, pure, et qui se jetait littéralement dans ses bras. Il avait mieux fait que de la désirer banalement, il l’avait aimée durant un quart d’heure, et doucement prêchée, la conjurant de rappeler