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Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/641

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dans un château magnifique, planté au milieu d’une contrée ravissante ; et c’était tout le temps une existence saine, large, presque fastueuse, où des réceptions, des fêtes alternaient avec des périodes de solitude qui étaient un repos et un délassement nécessaires.

M. du Coudray, le châtelain, était un chasseur, enragé, que rien ne pouvait distraire de sa passion ; la châtelaine, une mondaine doublée d’un écrivain délicat. Quand elle n’était pas occupée à recevoir ou à sortir, elle s’enfermait pour distiller des vers — ma foi, fort jolis — ou une prose un peu mièvre, mais qui avait son charme…

La direction physique et morale de la petite Suzanne, leur unique enfant, était entièrement confiée à Clémence, ce qui rendait la tâche de l’institutrice infiniment facile et attrayante…

La fillette avait huit ans lorsque Clémence, atteignant alors ses dix-huit ans, fut placée près d’elle. Elles étaient devenues de tendres