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Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/65

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persuader qu’il la développerait dans la voie qui lui plairait, qu’il la créerait tout entière. Il la voulait, au reste, garder très innocente, convaincu que la vertu des femmes est surtout faite d’ignorance et qu’elles ne conservent leur charme de pureté que si celle-ci n’a pas été ternie, ne fût-ce que par la connaissance du mal. Il estimait aussi qu’il est inutile pour l’épouse d’envisager la vie sous son aspect réel, d’en savoir les dessous parfois écœurants, ni d’en mesurer les âpretés. Son idéal était un être non pas frivole, mais néanmoins sans grande profondeur ni grande faculté d’observation et de réflexion, évoluant dans un cercle d’idées très restreint et celui-ci dépendant uniquement de la volonté du mari.

Il ne voulait sa femme ni mondaine ni brillante ; pourtant, elle devrait être correcte dans les relations qu’il jugeait nécessaires ; elle serait bonne mère, mais cette fonction ne l’absorberait point. — Il avait des