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Page:Pert - Nos amours nos vices.djvu/347

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XX

« Des fleurs !… beaucoup de fleurs !… »

À la lisière du bois, Monne suivait un sentier étroit, bordé de bruyère, et que longeait, du côté de la campagne, un ruisseau complètement masqué par la verdure croissant sur ses bords. En haut, c’étaient des aulnes, des touffes d’osier ; en bas, un inextricable fouillis de roseaux, de fougères et d’iris aux fleurs jaunes, striées de noir.

Cependant, parfois, entre les feuilles en lame de sabre, un peu d’eau morte apparaissait, brune, luisant ainsi qu’une couleuvre dormant, entrelacée en des buissons. Sur la droite, les chênes chétifs de la forêt montaient assez pour abriter le chemin du soleil, encore bas à l’horizon. Dans l’air régnait cette paix légèrement angoissante de l’automne, où la tiédeur sereine des matins et des après-midi ne s’égaie d’aucun cri d’oiseau, de nul bourdonnement d’insecte, où la vie est apaisée, semble lasse des beaux jours et des incomparables levers de soleil.