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Vous êtes surprenant, Petit-Breton. Que de fois avons-nous pu assister à cette scène. Vous vous trouvez dans le groupe de tête. Une crevaison survient, vous arrête. Vous descendez de machine vite, mais sans précipitation, et sans précipitation, mais vite, vous voici reparant. Nous, nous partons avec le peloton, vous laissant à votre ennuyeux ouvrage. Et au contrôle suivant, quelle n’est pas notre stupéfaction de reconnaître, parmi les ombres errantes du peloton dirigeant, le calme et placide Petit-Breton, qui, travail termine, a voulu rattraper, et a pu, en effet, rattraper.

Comment avez-vous fait ? Comment faites-vous pour surveiller votre machine, ainsi que j’ai constamment pu voir que vous la surveilliez, en amie sûre, qui doit être soignée avant son cavalier, en camarade fidèle, en associée ?

Voila ce qu’il sera bon que vous divulguiez à tous nos jeunes. Les cyclistes, quand ils vous admirent et vous applaudissent, rendent hommage à un « maître ». Que le maître donne un jour publiquement ses utiles leçons à tous ceux qui en veulent profiter, c’est nécessaire, c’est indispensable. Faire de la route est à la portée de tout le monde : savoir en faire est le secret de bien peu de gens.

Vous, votre secret, vous le livrez à votre lecteur. Il doit vous en être reconnaissant. Et c’est un vieux routier, Petit-Breton, qui, en ce moment, vous applaudit comme écrivain vulgarisateur, comme il vous a, ces jours-ci, applaudi comme routier.

H. DESGRANGE. 


10 Août 1908.