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COMMENT JE COURS

Comment je cours ? Ma foi ! comme tous mes camarades, avec cette différence que, parfois, je vais plus vite et, fréquemment, moins vite qu’eux ; c’est au petit bonheur et tout cela dépend des dispositions dans lesquelles on se trouve.

Dans la dernière grande épreuve de l’Auto, j’ai toujours été en excellent état.

Je n’ai jamais ressenti la moindre défaillance. Je connaissais à fond le parcours ; j’avais juré de ne fournir aucun effort inutile ; j’ai tenu ma promesse et je suis enchanté du résultat, naturellement.

Comment j’ai couru maintenant, je vais vous le dire, encore que plusieurs journaux m’aient déjà demandé des articles à ce sujet.

Au cours de la première étape, je m’attachai à ne pas me laisser distancer et j’eus la satisfaction de me trouver seul avec Passerieu, après Lille, sans avoir encore eu à fournir un effort quelconque. Je me trouvais là tout naturellement, parce que je devais m’y trouver et aussi parce que je n’avais commis aucune imprudence en cours de route.

Je crois bien que j’ai compté tous les pavés. J’avais crainte de tomber et de briser ma machine. Je ne pense pas qu’aucun coureur ait pris dans Paris-Roubaix et dans Roubaix-Metz plus de précautions que moi.

Je suis arrive second à Roubaix, malgré une crevaison et premier à Metz, après avoir été handicapé dans la nuit par une seconde crevaison.

Quand on a crevé, il ne faut pas se faire de mauvais sang. On répare ou l’on change de boyau convenablement et l’on colle soigneusement son tube au