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la vipère. On sait qu’elle est la contexture anatomique de la langue du bœuf ; elle est recouverte d’une membrane épidermoïque qui acquiert la dureté et la forme d’une râpe. Cette langue est longue, très flexible, et le bœuf s’en sert pour se gratter, se lécher, etc. Or, à la plus légère sensation que peut lui faire éprouver la piqûre de la vipère, faite aux lèvres, comme à d’autres parties où elle peut atteindre, la langue vient passer vivement sur l’endroit où existe la sensation subite, et dans le cas de piqûre de la vipère, elle enlève d’un seul coup le venin déposé bien souvent, selon toutes les probabilités, avant qu’il ait eu le temps d’être absorbé. Une fois enlevé par la langue, il se trouve délayé dans la salive, ou du moins passe dans les voies digestives, et ne peut plus produire aucun effet malfaisant. »

Les chimistes, les zootomistes, les naturalistes, les médecins, les empiriques se sont efforcés les uns d’apprécier la nature du venin de la vipère ; quelques-uns ont cherché à en déterminer les effets d’une manière précise, enfin les autres ont voulu découvrir les moyens les plus efficaces pour en arrêter les effets. De leurs travaux, créés sur une foule d’hypothèses plus ou mois absurdes, ont jailli quelques vérités utiles. Ce sont celles-ci que nous avons pris à tâche de signaler, en passant toutefois sous silence l’opinion du pharmacien Charas, qui prétendait que le venin de la vipère résidait, non pas dans la liqueur versée par les crochets, mais bien dans ses esprits irrités.


Symptomatologie.


Nous avons déjà eu l’occasion le dire que le venin de la vipère n’est constamment mortel que pour les animaux d’un petit volume, et paraît d’autant plus dangereux pour les