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MÉMOIRES DE MADAME ET MONSIEUR DU NOYER


CHAPITRE PREMIER

Enfance et jeunesse de Mme du Noyer. — Les Dragonnades à Nîmes. — Fuite en Suisse. — La Tour des Rats. — Les Zurichoises.


Anne-Marguerite Petit, plus tard Mme du Noyer (les premières éditions portent ce nom écrit en un seul mot), nous apprend, dans ses Mémoires, qu’elle est née à Nîmes, en 1663, de parents protestants. Sa mère était de Montpellier, et la fille, pas mal vaniteuse, tient à nous faire savoir que sa famille maternelle était alliée à la meilleure société de l’endroit. M. du Noyer, plus brutal, raconte sans ambages qu’un certain oncle Cotton, dont il sera fréquemment parlé dans ces Mémoires, occupait la situation peu aristocratique de maître d’hôtel chez le maréchal de Lorges, et y avait fait une fortune assez considérable pour séduire les divers prétendants de sa nièce. Quant au père de Mme du Noyer, M. Petit, elle le dépeint comme un bon gentilhomme du Midi, « qui, sans avoir de grandes richesses et à l’abri de l’indigence, vivait commodément de son revenu ».

Mme Petit, née Cotton, que Mme du Noyer aime à croire de la même famille que le confesseur d’Henri IV,