Nous avons dil déjà que la première histoire fait délaul dans le manuscrit des Archives. La seconde s’ouvre au moment où le prévôt llictiovaire annonce l’intention de faire mourir dans les tourments deux chrétiens obstinés qu’il retient en prison, Crépin et Crépinien. Ses bourreaux les lui amènent. Il les presse d’adorer Mahomet, car il est musulman, comme tous les piiïens des mystères. Le poète sait cependant à peu près qui fut Mahomet ; car il fait rappeler par le prévôt la légende fameuse du tombeau du prophète.
Quant il s’en voull aller es cieux,
Comme eu l’cscripture U’ouvoii,
Fist le tombeau que nous voyon,
Qui en l’air est, et y sera
Tant que le monde durera.
Crépin et Crépinien étaient cordonniers. Le prévôt emprunte à leur métier les instruments de leur supplice ; il leur fait percer les doigts avec des alênes’. Mais Dieu (Jésus-Christ) et Notre Dame envoient les anges Gabriel et Michel réconforter les martyrs ; les alênes sortent de leurs doigts et vont d’elles-mêmes percer à mort les bourreaux. Le juge ordonne qu’on leur arrache la peau du dos par lanières. Nul supplice n’a sur eux d’effet. Les deux saints paisiblement prient pour leurs bourreaux, et les supplient de croire en Jésus :
Helas ! se vous saviés les biens
Et le povair qu’il a en luy,
Jamaiz vous ne diriés cecy ;
Mais l’canemy vous tient en lasse,
Par quoy vous ne povés la grâce
Ne le povair de lui savoir.
Quoi qu’on ait souvent abusé de ces rapprochements littéraires qui n’ont rien que de fortuit, on ne peut s’empêcher,
1.
Car en leur mestier en ouvroyeiit.
Si vueul pour ce qu’il/ s’en vivoient,
Qu’il/, en sueftVent cruel martire.