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décadence

Après cette négociation où Baudouin avoit montré toute sa foiblesse, il partit pour la France, afin d’assister au concile général convoqué à Lyon. [1245.] À cette grande assemblée on vit paroître aux côtés du Pape l’empereur Baudouin et le patriarche de Constantinople, qui venoient implorer les secours de l’Église. Leur position inspira le plus vif intérêt. On publia une nouvelle croisade, et l’on prit, pour la faire réussir, des mesures inconnues jusqu’alors. Tous les bénéfices, de quelque espèce qu’ils fussent, durent être taxés : les charités, les fondations pieuses, les restitutions même arrachées au repentir durent être employées secourir l’Empire latin, et à reconquérir la Palestine.

Baudouin concevoit les plus grandes espérances : mais elles s’évanouirent bientôt. Les Français aimèrent mieux suivre leur Roi en Égypte, que d’aller partager les destinées incertaines de l’empereur d’Orient. Cependant il obtint de la générosité de saint Louis la restitution de son comté de Namur qu’il lui avoit engagé.

Pendant l’absence de Baudouin, Vatace exécutoit le vaste plan qu’il avoit conçu. Caloman, roi des Bulgares, étoit mort, et Michel son successeur, encore dans l’enfance, se trouvoit incapable de régner. Vatace profita de la foiblesse de ce prince. Joignant à la force des armes les trahisons si familières aux Grecs, il sut persuader aux habitans d’Andrinople et des villes de cette province, soumises autrefois par Asan, qu’ils trouveroient un grand avantage à rentrer sous la domination de l’Empire grec. Presque toutes ouvrirent leurs portes avec joie ; les autres furent forcées.