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décadence

Baudouin, de retour à Constantinople, après avoir vendu à Guy, comte de Flandre, la principauté de Namur que saint Louis avoit eu la générosité de lui rendre, essaya de profiter de la révolution qui venoit d’appeler au trône Paléologue, et des troubles qui pouvoient en être la suite, pour obtenir de lui quelques conditions avantageuses. Il lui envoya donc des ambassadeurs : Paléologue les reçut avec beaucoup d’affabilité, et s’efforça de les corrompre. Il leur dit que s’il devenoit maître de Constantinople il traiteroit les Français comme ses sujets les plus chéris. Les ambassadeurs, fidèles à leur devoir, insistèrent pour que Thessalonique et toutes les places de la Thrace et de la Macédoine fussent rendues à Baudouin. Paléologue éluda leurs demandes, les joua, exigea d’eux un tribut considérable auquel ils se refusèrent, et finit par les congédier en leur disant de se préparer à la guerre.

Michel d’Épire, devenu l’allié de Guillaume de Ville-Hardouin, et ayant obtenu des secours de son autre gendre Mainfroy, roi de Sicile, reprit les anciens projets de son frère Théodore, et voulut profiter des embarras de Paléologue pour s’emparer de l’Empire. Paléologue envoya contre lui son frère Jean, qui le défit entre Achride et Déobolis. Guillaume de Ville-Hardouin, qui n’avoit pu empêcher son beau-père de fuir, fut fait prisonnier au moment où il se cachoit dans une métairie près de Castoria. Conduit à Nicée, il soutint le caractère de chevalier français devant Paléologue, qui lui offrit sa liberté s’il vouloit le reconnoître pour empereur. Ayant rejeté cette proposition avec dédain, il fut enfermé dans une prison.

Les Français de Constantinople n’attendoient plus