Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 11.djvu/331

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


MÉMOIRES
DE
PHILIPPE DE COMINES.




PROLOGUE,


À M. L’ARCHEVESQUE DE VIENNE.




Monseigneur l’archevesque de Vienne, pour satisfaire à la requeste qu’il vous a pieu me faire de vous escrire, et mettre par mémoire ce que j’ay sceu et connu des faits du feu roy Loiiis onziesme, à qui Dieu

[1]

  1. Cet archevêque de Vienne étoit Angele Catte. Né à Tarente, dans le royaume de Naples, il avoit embrassé le parti de la maison d Anjou, el avoit été obligé de s’expatrier avec elle. Lorsque le duc de Calabre eut l’espoir d’épouser Marie, fille de Cliarles-le-Téméraire, il fut chargé de suivre les négociations à la cour de Bourgogne. Après la mort du duc de Calabre, Charles, qui avoit été frappé du mérite d’ Angele ChUe, le retint à son service, et lui fit une pension 5 ce fut alors qu’il se ha d’amitié avec Philippe de Comiiies. Les anciennes chroniques parlent de lui comme d’un très-savant as-Irologue, el rapportent plusieurs de ses prédictions. Ou prétend qu’il annonça à Charles ses bonnet et mauvaises fortunes. Philippe de Cemines dit (liv. 5, chap, 3), fjue Caiie écrivit en Italie le résultat des batailles de Granson et de Morat, j)lusieurs jours avant que ces batailles fussent livrées. Suivant le même auteur (liv. 5, chap. 5), ce