audit duc Philippe, que ce messire Olivier de la Marche[1] luy fust envoyé prisonnier à Paris, pour en faire la punition telle que le cas le requeroit. À ce point luy respondit ledit duc Philippe, que messire Olivier de la Marche estoit né de la comté de Bourgogne, et son maistre-d’hostel, et n’estoit en rien subject à la Couronne : toutes-fois que s’il avoit fait et dit chose qui fut contre l’honneur du Roy, et qu’ainsi le trouvast par information, qu’il en feroit la punition telle qu’au cas appartiendroit : et qu’au regard du bastard de Rubempré, il est vray qu’il estoit pris pour les signes et contenances, qu’avoit ledit bastard et ses gens à l’environ de la Haye en Holande, où pour lors estoit son fils comte de Charolois, et que si ledit comte estoit soupçonneux, il ne le tenoit point de luy (car il ne le fut oncques) : mais le tenoit de sa mère, qui avoit esté la plus soupçonneuse dame qu’il eust jamais cogneuë[2] : mais, nonobstant que luy, (comme dit est) n’eust jamais esté soupçonneux, s’il se fust trouvé au lieu de son fils, à l’heure que ce bastard de Rubempré hantoit és environs, qu’il l’eust fait prendre comme il avoit esté : et que si ledit bastard ne se trouvoit chargé d’avoir voulu prendre son fils (comme l’on disoit) qu’incontinent le feroit délivrer, et le renvoyeroit au Roy, comme ses ambassadeurs le requeroyent.
Après recommença ledit Morvillier, en donnant grandes et deshonnestes charges au duc de Bretagne,