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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 17.djvu/261

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DE MARTIN DU BELLAY. [1515] 259

ne faisoient point de garde, par-ce qu’on n’y avoit jamais veu passer gens de cheval, et que par là on pourroit surprendre ledit Prospère Colonne. Ledit rapport faict, le Roy depescha le mareschal de Chabannes, le seigneur d’Imbercourt, le seigneur d’Aubigny, le seigneur de Bayard, le seigneur de Bussy d’Amboise, et le seigneur de Montmorency, pour lors lieutenant de la compagnie du grand maistre de Boisy, pour exécuter ladite entreprise soubs la conduite dudit seigneur de Morette et de ses guides : ledit seigneur de Morette mettoit en avant que, au cas qu’ils faillissent à leur entreprise, ils avoient moyen d’eux retirer à Fossan ou à Savillan, attendans que nostre armée passeroit.

Estans noz gens descendus à la plaine, sans allarme, furent advertis que ledit Prospère et sa cavalerie estoient à Villeneufve de Soliers ; parquoy prindrent ledit chemin. Auquel lieu arrivez, trouvèrent qu’ils estoient deslogez, et estoient allez à Villefranche, qui est une petite ville assise sur le Pau, à deux mille de là : mais il estoit jour, et falloit passer la rivière du Pau, et n’y avoit pont près de là qu’audit lieu de Villefranche. Sur ces difficultez, un guide se feit fort de les faire passer à gué un mille au dessoubs de Villefranche ; ce qu’il feit. Le seigneur d’Imbercourt, qui avoit charge des coureurs, arriva à la porte de Villefranche sur l’heure du disner. Quelques uns estans dedans la ville, voyans approcher lesdits gens de cheval, coururent pour fermer les portes ; mais deux hommes d’armes dudit d’Imbercourt, lun nommé Beauvais le Brave, normant, et l’autre Hallancour picard, donnèrent contre la porte à bride abbatue, de cul et de