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TABLEAU

des papes, pouvoit leur être très-redoutable, empêchèrent alors la Cour de Rome de réclamer contre cette ordonnance, qui devint la base du droit ecclésiastique de la France.

Non content d’avoir, sous ce rapport, assuré autant qu’il étoit en lui le repos de ses sujets, le Roi voulut, par un corps complet de législation civile, faire cesser l’anarchie qui régnoit depuis tant de siècles. L’ordonnance qui s’appelle les Établissemens de saint Louis, et qui paroît avoir été publiée à peu près à cette époque, contient deux cent huit articles. Elle se compose de lois romaines, de canons des conciles et d’ordonnances particulières. Louis fit un choix des ordonnances de ses prédécesseurs qui tendoient au but qu’il vouloit atteindre, et y joignit celles qu’il avoit rendues à diverses époques de son règne, en les modifiant de manière à en faire un ensemble régulier. Ce code, si utile pour le temps où il fut fait, n’est remarquable aujourd’hui que parce qu’on y découvre les nombreux abus que le prince s’efforça de réprimer. Il interdit les guerres particulières, les épreuves, les duels judiciaires ; il donne plus d’étendue aux cas royaux ; il trace les règles d’une procédure légale ; il assure le droits des diverses classes de la société ; et, sans altérer les anciennes coutumes, auxquelles les peuples tiennent plus qu’à leurs lois, il les fait tourner au bien général, en les appliquant à des institutions propres à maintenir la paix et à faire régner la justice.

Louis fit aussi, avant de partir, des dispositions pour assurer le sort de ses enfans. Philippe, son héritier présomptif, Jean Tristan, comte de Nevers, et Pierre, comte d’Alençon, dévoient le suivre. Il donna