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DU RÈGNE DE SAINT LOUIS

roient de l’exercice de leur religion, et qu’ils pourroient bâtir des églises. Le roi de Tunis s’engagea de nouveau à payer un tribut au roi de Naples, et fut chargé d’acquitter les frais de la guerre.

Les princes Édouard et Edmond d’Angleterre arrivèrent au moment où ce traité venoit d’être conclu, et ne voulurent pas y adhérer. On partit de Tunis, et l’on arriva heureusement à Trapani. La croisade fut rompue dans cette ville. Édouard seul partit pour Saint-Jean-d’Acre, où il n’obtint que de foibles succès. Le jeune roi de Navarre mourut à Trapani des suites de la maladie qu’il avoit eue à Carthage. Isabelle sa femme, la fille chérie de saint Louis, inconsolable de la mort de son père et de son époux, partit pour la France, et périt, à la fleur de l’âge, aux îles d’Hyères. Le roi Philippe perdit la Reine son épouse, Isabelle d’Arragon, en traversant la Calabre. Cette princesse, étant grosse, tomba de cheval au passage d’un gué, et mourut à Cosenza.

En Italie et en France, on accompagnoit en procession les restes de Louis, qu’on regardoit déjà comme un saint. En arrivant à Paris, ils furent déposés dans l’Église de Notre-Dame. Le lendemain, le roi Philippe les porta lui-même sur ses épaules jusqu’à Saint-Denis. On prétend que les sept monumens de pierre qu’on voyoit avant la révolution, sur cette route, marquoient les lieux où ce prince s’étoit reposé. La reine Marguerite, veuve de saint Louis, ne mourut qu’en 1286, dans un couvent de Cordelières, qu’elle avoit fondé au faubourg Saint-Marceau.