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TABLEAU


DU RÈGNE DE SAINT LOUIS.


Lorsque Louis VIII rendit les derniers soupirs au château de Montpensier en Auvergne, le 8 novembre 1226, n’étant âgé que de trente-neuf ans, cette mort, aussi prématurée qu’inattendue, mit la France en péril. De grandes mesures avoient été prises par ses trois prédécesseurs pour affermir l’autorité royale, donner une direction uniforme aux forces de l’État, et rendre plus supportable le sort des peuples, en soumettant à des formes pacifiques et régulières, des différends qui renaissoient sans cesse, et ne se décidoient que par la violence. L’abaissement progressif des grands vassaux, l’affranchissement des communes dépendantes de la Couronne, l’extension des justices royales, avoient été essayés, non sans succès, par Louis-le-Gros, continués moins heureusement par Louis-le-Jeune, et presque consommés pendant le règne long et glorieux de Philippe-Auguste. Ainsi cette grande aristocratie féodale[1] dont Hugues Capet,

  1. La féodalité ou puissance indépendante des seigneurs fut affoiblie par saint Louis, attaquée vivement par Philippe-le-Bel et Louis-Hutin, presque abolie par Louis XI ; et sa ruine fut entièrement consommée par le cardinal de Richelieu. Il n’est donc pas ici question des privilèges qui lui survécurent, et que la révolution a détruits.