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de saint loys.

pondit qu’il se conscilleroit, et qu’ils reviensissent sur le soir devers lui, et qu’il leur en rendroit responce.

Quant vint au vespre, qu’ilz furent revenuz devant le Roy, ilz trouvèrent avec le Roy le maistre du Temple d’une part, et le maistre de l’Ospital d’autre part. Lors que les messagiers furent entrez devers le Roy, il leur dist que derechief ilz lui deissent leur cas, et la demande qu’ilz lui avoient faite au matin. Et ilz lui respondirent qu’ilz n’estoient pas conseillez de le dire encores une fois, fors devant ceulx qui estoient présens au matin. Et adonc les maistres du Temple et de l’Ospital leur commandèrent qu’ilz le deissent encores une foiz. Et ainsi le fist l’admiral,qui l’avoit dit au matin devant le Roy, tout ainsi qu’est cy-dessus contenu. Aprés laquelle chose les maistres leur disdrent en sarrazinois qu’ilz viensissent au matin parler à eulx, et qu’ilz leur diroient la responce du Roy. Et au matin, quant ilz furent devant les maistres de l’Ospital et du Temple, iceulx maistres leur dirent : Que moult follement et trop hardiement leur sire avoit mandé au roy de France telles choses, et tant dures parolles ; et que si n’estoit pour l’onneur du Roy, et pour ce qu’ilz estoient venus devers lui comme messagiers, que ilz les feroient tous noier et gecter dedans l’orde[1] mer d’Acre, en despit de leur seigneur. « Et vous commandons, firent les deux maistres, que vous vous en retournez devers vostre seigneur, et que dedans quinze jours vous apportez au Roy lettres de vostre prince, par lesquelles le Roy soit content de lui, et de vous.» Au dedans de laquelle quinzaine, les messagiers d’icelui

  1. L’orde : l’impure, la redoutable.