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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 2.djvu/339

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de saint loys.

n’avoit enduré ne fain ne soif. Et racompta qu’il avoit monté sur ung tertre, qui estoit liault à merveilles ; et que sur icelui tertre il avoit trouvé une grant quantité des plus belles gens qu’il eust jamais veuz, et les mieulx vestus et aournez. Et ou meilleu d’icelui tertre y avoit ung roy assis, qui estoit le plus bel à regarder de tous les aultres, et le mieulx paré : et estoit en ung trosne reluisant à merveilles, qui estoit tout d’or. A sa destre avoit six roys tous couronnez et bien parez, à pierres précieuses. A sa senestre autant y en avoit. Prés de lui à la destre main y avoit une royne agenouliée, qui lui disoit et prioit qu’il pensast de son peuple. A la main senestre y avoit agenoullé

ung moult beau jouvenceau, qui avoit deux aelles[1] aussi resplendissans comme le souleil. Et entour celuy roy y avoit moult grant foeson de belles gens aellez. Celui roy appela celui sage homme, et lui dist : « Tu es venu de l’ost des Tartarins.» « Sire, fist-il, ce suis mon[2].» « Tu t’en tourneras, et diras au Roy de Tartarie que tu m’as veu, qui suis Seigneur du ciel et de la terre : et que je lui mande qu’il me rende grâces et louenges de la victoire que je lui ai donnée sur Prebstre-Jehan, et sur sa gent. Et lui diras, de par moy, que je lui donne puissance de mettre en sa subjection toute la terre.» « Sire, fist celui grant maistre des Tartarins, commant m’en croira le roy de Tartarie ? » « Tu lui diras qu’il te croie à telles enseignes que tu te yras combatre à l’empereur de Perse avec trois cens hommes de tes gens : et que de par moy tu vaincras l’empereur de Perse, qui se

  1. Aelles : ailes.
  2. Ce suis mon : cela est vrai. Mon repond au mot latin omninò.
2.
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