Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 2.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
48
TABLEAU

préférer, à toutes les distractions de son âge, l’érection de ces nobles monumens qui perpétuent la mémoire des rois. Il fit rebâtir presque entièrement l’abbaye de Saint-Denis, et fonda celle de Royaumont dans le Beauvoisis. Cette maison, qu’il avoit vue s’élever dans son enfance, et dont les vastes constructions l’avoient occupé long-temps, lui fut toujours chère. C’étoit la retraite qu’il préféroit ; et souvent, dans la suite, il alloit s’y délasser des soins de la royauté.

Quelques lois importantes furent faites à cette époque, et Blanche voulut que son fils assistât aux discussions qu’elles occasionnèrent dans le conseil.

L’état des juifs en France avoit souvent fixé l’attention des rois ses prédécesseurs. On avoit cru réprimer leur cupidité en les plongeant dans l’abjection la plus profonde. Ils étoient serfs de droit ; et, par une contradiction singulière, ils tomboient en forfaiture lorsqu’ils se convertissoient. Cependant, malgré tous les moyens employés pour les avilir, on remarque que sous Philippe-Auguste ils possédoient une grande partie des maisons de Paris. Un parlement assemblé dans la ville de Melun par la reine Blanche ne s’occupa que de réprimer leurs usures exorbitantes. Il leur défendit toute espèce de prêts, donna trois ans de terme à leurs débiteurs, et déclara nulles les obligations qu’ils n’auroient pas fait voir dans l’année à leurs seigneurs.

En 1229 le clergé de France avoit obtenu une ordonnance qui forçoit les personnes excommuniées par les évêques à se faire absoudre dans un terme fixé, sous peine de saisie de leurs biens. La Régente modifia cette ordonnance ; et l’on voit, par un passage